mardi 11 juin 2013

Game of Thrones serait-elle freudienne ?


J'étais jusqu'ici moyennement convaincue et par les livres et par la série de HBO mais voilà que la troisième saison de Game of Thrones se libérant des bouquins devînt puissante, les personnages prirent de l'ampleur, comme si la mayonnaise prenait enfin.

 Avant j'avais l'impression de regarder une symphonie de technique et d'effets spéciaux satisfaisante pour les métalleux fan du seigneur des anneaux et de Braveheart, un truc un peu lourdingue et indigeste qui me laissait sur ma faim, mais voilà que la vie s'en empare, et que je me suis mise à attendre avec impatience chaque nouvel épisode jusqu'au fatidique n°9 qui fit le buzz pour de très bonnes raisons, et je buzzais tellement que je tremblais, et que le froid du Nord de Westeros m'importa directement un rhume de là bas dont je subis ces jours-ci les dernières conséquences ( vous voyez je ne vous spoile pas). 
 Les bouquins fonctionnent en changeant de point de vue à chaque chapitre, et les chapitres portent les noms des personnages dont on suit l'aventure. Le problème c'est que tous les personnages ne sont pas aussi intéressants, combien de filles comme moi admirent la prise du pouvoir par le sexe et l'intelligence de Daenerys et se font chier quand il faut lire ou voir les atermoiements de Sansa ou de sa maman Catelyn. Dans les livres on sent bien l'écrivain besogneux qui se lève à 6h tous les matins pour écrire ses 15 pages. Chaque chapitre fait donc 15 pages dont à peu près 13/14 de description, l'action n'arrivant qu'à la quatorzieme ou quinzieme page. R.R. Martin suit les règles de la tradition narrative américaine et les détourne quand il s'agit de nous prendre par surprise et ce, avec un certain sadisme, mais son détournement n'est qu'un jeu avec les lois du genre, il ne s'aventure jamais dans le vrai bizarre. On dirait en revanche qu'il met en scène les interdits humains mis à jour par Freud dans ses oeuvres. Dans les romans de Martin il y a beaucoup d'hommes castrés, il y a un père qui viole ses filles et tue ses fils engendrés de ses filles comme le père de la horde primitive du mythe que créa Sigmund Freud dans Totem et Tabou, il y a de l'inceste un peu partout, et des traumatismes à tour de bras...

Ne serait-il pas intéressant d'imaginer Game of Thrones comme un conflit psychique mis en scène avec des personnages? 
Les cartes du générique serait la topique: le Nord au delà du mur serait le ça, le mur, la barrière du refoulement, les Starck le Moi, les Lannister un surmoi vicelard. Après tout la guerre pour le trône commence après le meurtre d'un père et les fans de Khaleesi espèrent que c'est elle, la pulsion sexuelle, l'Eros liant qui viendra mettre tout le monde d'accord avec ses dragons et son armée d'esclaves libérés.

2 commentaires:

  1. En tout cas, l'inceste mène irrémédiablement à la folie.

    Les Targaryen avec le Roi Fou et le frère de la Khaleesi qui est complètement perché aussi.

    Et les Lanisters avec le Roi Joeffrey qui vire psychopathe.

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    1. Absolument! je me disais d'ailleurs que G.R.R. Martin ne prend que le côté angoissant de ces débordements incestueux qui pourraient être fantasmatiques pris sous un angle moins puritain ( comme le fait Almodovar par exemple).

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